Vivre sur la route

Première publication le 26 03 2014

Vivre sur la route, Les nouveaux nomades nord-américains

Célia Forget, Edition Carrefours anthropologiques, Liber, 4ème trimestre 2012

Quatrième de couverture:

Ils sont quelques six millions à vivre sur les routes nord-américaines. Certains se déplacent souvent, d'autres ponctuellement, mais tous sont nomades. Les motifs qui les ont poussés à sillonner le continent sont très nombreux, les trajets de vie sont chaque fois particuliers . Célia Forget a passé plusieurs années avec eux, portant une attention particulière à ceux qu'elle appelle les full-timers parce qu'ils vivent en permanence dans leur véhicule récréatif. Le portrait qu'elle brosse de cette population est à la fois dépaysant et familier, ce qui traduit sans doute notre propre déchirement entre l'ici et l'ailleurs.

"Fascinnée par l'histoire de la mobilité sur le continent, je découvre une population qui, encore aujourd'hui, poursuit une quête de mobilité et de liberté si importante dans l'édification de la société nord-américaine. D'autres ont construit leur identité sur la route avant elle: pionniers de la conquête de l'Ouest, hobos comme John Steinbeck, beatnicks de Jack kerouac ou hippies. Mais chez les full-timers la mobilité devient permanente. Ici, elle n'est plus une simple étape dans le parcours humain, mais un mode de vie. Pourquoi des gens choisissent-ils de quitter la sédentarité pour vivre sur la route? Comment ce mode de vie peut-il être vécu au quotidien dans un monde où la sédentarité guide la structuration de la société? Voilà des questions qui m'ont poussée à prendre la route avec eux." (CF)

Titulaire d'un doctorat en anthropologie de l'iniversité de Provence (France) et en ethnologie de l'université de Laval (Québec), Célia Forget s'intéresse aux cultures de la mobilité développées en Amérique du Nord. [...[

Sommaire:

Introduction

1- Byron, Marty, Helen et les autres Profil des full-timers, Les raisons avouées de ce choix de vie, Les raisons implicites de ce choix de vie, Comment devenir full-timer?

2- Le véhicule récréatif, résidence permanente Les lieux de stationnement, Il était une fois le camping-caravaning, Vivre dans un véhicule récréatif, Du câlin au coup de pied: les relations de couple, Célibataire dans le monde des full-timers

3- Une mobilité continentale Du chariot au VR: une même conquête, Le territoire de la mobilité, Du monde sédentaire au RV-trotter, Les raisons de leur (im)mobilité

4- Sur la route, orchestration d'un mode vie mobile Se déplacer seul ou en groupe?, Route ou autoroute?, La route: ivresse ou indifférence?, A chacun son stationnement, Comportements et relations sociales en route, La mobilité en pause: le chez-soi recréé

5- Au paradis de RVers,le camping De l'enclave de mode de vie à la ville miniaturisée, Un monde de récréation et de sociabilité, L'emplacement: le territoire privé des campeurs, Espace et relations amicales

6- Le désert, un univers à part Du hobo au bobo: l'éventail des amoureux du désert, Au paradis des "bricoleurs", Entraide et relations sociales, La domestication d'un territoire sauvage

7- L'univers conceptuel des full-timers Du fauteuil à bascule à la chaise longue: l'univers familial redéfini, Le loisir comme moteur de vie, Un rapport à l'objet transformé, Du déracinement à l'enracinerrance

Conclusion- Un nouveau style de vie, La mobilité devenue reine, Du touriste au pélerin: les différents visages du full-timer, Où allons-nous?

Bibliographie

Mon avis

Ce que j'ai aimé:

Tout bêtement en premier lieu ... la couverture !!! eh oui, le titre et la photo à eux seuls m'ont "transportée" ...

En entrant dans le bouquin, j'ai aimé la diversité des portraits, l'analyse de ce qui a amené chacune des personnes rencontrées à vivre ainsi, nomade à plein temps ...

J'ai trouvé intéressante l'analyse sur la notion du "chez soi", probablement parce que c'est un point qui m'interpelle tout particulièrement ...

J'ai aimé plonger dans cette ambiance US "on the road", qui m'a toujours intéressée ... (d'autres billets viendront à ce sujet ...)

Ce que j'aurais aimé:

- Des photos de meilleure qualité: ce ne sont que des vignettes de 8 cm de long, alignées sur un bandeau gris tristounet, pas de luminosité, pas de détails, et parfois aucun intérêt (informatif comme esthétique) ... finalement ces images apportent plus de frustation que d'information ...

Je trouve que quitte à ce qu'une étude ethnographique soit publiée à destination du grand public, autant mettre le paquet aussi sur l'attractivité et l'esthétique, ce qui n'enlève rien à son sérieux ...

- Des cartes lisibles: comme pour les photos, celles-ci sont trop petites, on arrive à peine à lire les légendes, quand il y a des effets de zoom sur certaines zones, les cadres sont tellement petits que les noms de villes sont très serrés les uns sur les autres, ce qui empêche toute lecture informative ...

Ce que je n'ai pas aimé:

Le texte très redondant ...j'ai failli laisser tomber plusieurs fois la lecture à cause de cette impression de "déjà lu" quelques pages avant ... On aurait pu publier les mêmes informations sur beaucoup moins de pages - et du coup, utiliser "les pages restantes" pour de vraies belles photos et cartes ...

En conclusion:

C'est un livre facile à lire, qui apporte beaucoup d'informations, l'auteur est impliquée dans son étude. Si le sujet intéresse on peut passer au-dessus des inconvénients que j'ai cités, mais si on veut rêver, pas la peine de faire la dépense, on peut faire commander le bouquin par son/sa bibliothécaire préféré/e ...

... à venir...

Un autre livre qui fait pendant à celui-ci, mais que je n'ai pas encore lu: "Sur les routes, Le phénomène des new travellers" de Marcello Frediani