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Les carnets de La Nomadeuse
19 octobre 2014

Un beau week end d'octobre ...

Autour de moi, c’est ce qui est revenu souvent « Quel beau temps », « Quel temps exceptionnel » … oui, c’était un beau week-end … j’ai perçu que c’était un week end, à l’affluence des gens aux Saintes Maries et au camping … de plus, ce week end, le point fort aux Saintes, c’était le pèlerinage d’automne consacré à Marie Salomé …
Allons, je n’ai pas envie de retracer l’histoire, le web regorge d’informations, pour vous faciliter la tâche si vous voulez en savoir plus ...
En apprenant qu’il y avait le pélerinage, je me suis dit « Chouette, je vais faire plein de photos » … eh ben non … pas tant que ça … je vous raconte :

Je n’avais pas envie d’être dans le « reportage pur et dur » et moissonner un max d’infos visuelles, ni de faire du coude à coude avec tous les photographes, professionnels, amateurs et accros du smartphone … J’avais plutôt envie de vivre les choses tranquillement, un pied dedans (du point de vue du pèlerinage), et un pied dehors …

Pour ce faire, samedi après-midi, après un bon toilettage, j’ai enfilé ma belle robe blanche (si, si …), passé en bandoulière mon petit appareil « qui sait tout faire », enfourché mon destrier d’aluminium, et au grand galop suis allée à l’église à l’heure où était prévue la cérémonie de descente des châsses (le coffre dans lequel se trouvent les restes de Marie Salomé et Marie Jacobé) …

Copie de PA180037

En arrivant sur le parvis, j’ai eu une prise de tête avec des gitanes (les quelques gitanes qui se font un peu de blé auprès des touristes autour de l’église) … Prise de tête, car hélas, on ne peut pas avoir avec elles un rapport humain autre que strictement mercantile, et surtout forcé ... résultat, la prochaine fois qu’elles m’interpelleront, je les ignorerai ou leur ferai comprendre qu’elles aillent se faire f … (non, j’exagère …)
Quand je suis entrée dans l’église bondée, une jeune femme m’a emmenée pour me trouver une petite place, presque aux premières loges (ça a du bon parfois de ne pas arriver en avance) …
J’aime beaucoup l’église des Sainte Maries de la mer, c’est une forteresse, et à l’intérieur c’est très sobre … (je vous en reparlerai dans un prochain article, avec photos, car il y a là quelque chose de très particulier qui m’émeut à chaque fois …) J’ai donc suivi cette cérémonie, « un pied dedans-un pied dehors », suivant vaguement la messe, prenant quelques photos, et humant l’atmosphère particulière de ce lieu, que je voyais pour une fois dans sa fonction de lieu de culte … J’ai écouté d’une oreille plutôt « ethnologique » ce que disait le curé («un pied dehors»), mais j’ai eu envie d’aller toucher les châsses, afin d’en percevoir l’énergie, et saluer de manière personnelle ces compagnes de Jésus («un pied dedans») … Oui, il y avait de l’énergie … je me suis alors assise sur l’un des bancs du chœur, pour savourer tout cela …

Copie de PA180001

Copie de PA180011

Copie de PA180016

Copie de PA180036

A propos d’énergie, le matin, j’avais retrouvé un lieu aux abords de l’étang de Vacarès, que je considère comme magique … Les années passées, la magie de ce lieu, je l’avais trouvée dans sa beauté, sa lumière, son aspect sauvage et l’immensité de son ciel … j’ai eu envie d’y marcher nus pieds tellement la terre était belle et semblait douce … waouh … quelle énergie !!! Ce lieu est très fort magnétiquement … une grande force pleine de douceur … c’est ça … une-grande-force-pleine-de-douceur … j’en reparlerai aussi plus tard … je reviens au pèlerinage …

Après la cérémonie de descente des châsses, j’ai flâné dans le village, et me suis rassasiée de churros (j’étais bien tentée par un chichi, spécialité locale très appréciée des saintois, mais je ne voulais pas risquer de tâcher ma belle robe ou de graisser mon apn … les churos, c’est plus facile à becqueter …). Je goûterai le chichi prochainement … si je trouve ça extra, je vous décrirai, sinon, on en restera à cette seule évocation …

Puisque je parle d’évocation, je reprends le fil du pèlerinage … le soir, à 20h, était prévue sur la plage derrière les arènes, « L’évocation de l’arrivée des Saintes Maries » sur cette terre de Camargue … Bien que cela ressemble à un spectacle, ce n’est pas un spectacle, avait précisé monsieur le curé … Les figurants sont principalement des Saintois, et parmi les spectateurs, se trouvent aussi bien les mécréants qui aiment bien les sons et lumières, que les catholiques provençaux qui vibrent avec ferveur … moi, la mi-mécréante curieuse je suis arrivée en retard … il y avait foule, pas possible de voir grand-chose … dans ces cas-là, je me rabats souvent sur les coulisses, en photos il y a toujours de quoi faire en dehors de la scène …

Copie de PA180049

 

Je ne suis pas restée longtemps sur la plage, les commentaires grandiloquents me saoûlaient, la musique aussi, et quand à la fin du « spectacle » le curé a eu la parole, j’ai carrément pris mes jambes à mon cou … je ne veux choquer personne, mais j’ai réentendu une partie du discours de l’après-midi, d’une accablante pauvreté … ce n’est que mon avis personnel, et si j’ai eu dans l’après-midi l’envie d’aller à l’église après l’évocation pour un temps de prière (« silencieuse » avait précisé monsieur le curé), la redondance de ces paroles qui tournent en boucle, et qui n’apportent pas grand-chose, qui n’élèvent pas spirituellement - en tous cas, qui ne m’apportent pas d’élévation spirituelle – ont annihilé en moi toute envie d’aller partager ce temps de prière …

En rentrant à la caravane, j’ai invité Plume à sa balade hygiénique, et là, seule dans l’obscurité et le silence de la nuit, je me suis connectée au ciel, aux étoiles, à l’infini …

Ce dimanche matin, j’étais parée pour photographier l’entrée de la messe, puis la procession qui emmène la barque avec les statues des saintes Maries jusqu’à la mer, encadrée par les gardians … Vous l’aurez sans doute compris, je n’avais plus « un pied dedans, un pied dehors », mais les deux pieds dehors … mais comme en même temps, je ne me sentais pas l’âme d’un reporter … je me suis vite lassée … d’autant plus que la messe était retransmise par hauts-parleurs … même les mécréants aux terrasses des cafés y avaient droit … mon oreille sélective faisait son tri, j’étais dans ma bulle, mais quand-même, ça me saoûlait … et puis j’ai entendu des choses qui m’ont carrément hérissé le poil … alors je me suis éloignée, et là, j’ai vu la police municipale qui patrouillait ; ça m’a mis la puce à l’oreille, j’ai demandé où passeraient les chevaux, « ici même » m’a-t-on répondu … eh oui, j’avais deviné … ils sont arrivés, tranquillement, au pas, personne d’autre que moi et de rares passants pour les admirer, avant qu’ils n’obliquent vers la place de l’église …

DSCF7092

 

"Clic-clac merci kodak", moi qui n’arrivais pas à faire de photos des rues, pour vous donner idée de l’ambiance du village, voilà, avec quelques chevaux, ça rend tout de suite mieux … une fois sur le parvis, ils ont été assaillis par les photographes et les amoureuses des chevaux (de 7 à 77 ans !!!) qui venaient caresser ces bêtes extrêmement sympathiques (les chevaux de race camarguaise sont extraordinaires … je vous en reparlerai aussi plus tard … c’est prévu …)

Copie de PA190028

Copie de PA190029

Bon, les chevaux étaient là, je les avais photographiés, mais sans grande conviction, et je me suis dit « qu’est-ce que tu t’emmerdes à attendre la fin de la messe et la procession … est-ce que ça fait sens pour toi, cette procession … est-ce que tu auras envie de regarder ces photos après … ? non ? ben alors remballe et rentre chez toi ou va te promener … »

Le fonctionnement humain est bigrement fait … De la frustration il devait y avoir, car pourquoi ai-je craqué pour cette tartine « tomates-anchois » alors que je n’avais pas faim ???
Depuis mon arrivée aux saintes, je les reluque, ces tartines, de même que les menus affichés sur toutes sortes de supports (la restauration est sans doute l’activité commerciale numéro un ici … c’est dingue le nombre de restos qui bordent les rues … je vous promets, je vous ferai des articles miam-miam, car il y en a des spécialités ici !!!) Bref, alors que jusqu’à présent j’ai tenu bon, en pesant à chaque fois si j’avais un « besoin du ventre » ou un « besoin de la bouche », là, j’ai craqué, l’envie de la bouche a été la plus forte (et bien déçue … ces tartines ne feront pas l’objet d’un « miam-miam ») … Pour me donner une bonne raison, je me suis dit « On est dimanche, on se fait une gâterie » … mais je ne suis pas dupe … je me suis emmerdée, et je me suis « remplie » avec « un truc à bouffer » …

Après-midi sieste au lit, stores baissés, je me sentais épuisée … preuve que la matinée n’avait point été vitalisante … après la sieste, j’ai traîné à la caravane, alternant thé, lecture, resieste, et « activité concierge » (c’est ma fille Fanny, qui saura à quoi ça renvoie …) qui ici consiste à me précipiter à la porte presque à chaque fois que des chevaux passent (à 20 m maxi de la caravane, un rideau de roseaux faisant légèrement écran) … j’ai parfois droit à un salut de la main de la part d’un(e) cavalier(e) et même ce matin, alors que je ne m’étais pas déplacée pour regarder passer le groupe de promeneurs à cheval, j’ai entendu s’écrier « Oh c’est Plume !!! Maman regarde !!! On voit Plume !!! » … ah, la notoriété de ma chienne … j’ai regardé et les petits voisins, grandis par leurs montures, m’ont saluée fièrement …

Je me suis décidée à aller faire la vaisselle … avant même d’entrer dans le local, j’entendais deux voix viriles qui conversaient au dessus du bruit des casseroles et des couverts rincés sans ménagement … je me disais « c’est fou, quel que soit le camping où je me trouve, qui fait la vaisselle ??? oui, vous avez deviné … Les Hommes … » Mur de Bretagne, Plouguerneau, Saint Pol de Léon, La Ville aux Dames, Loches, et ici aux saintes Maries de la mer, à chaque fois que je vais faire la vaisselle, je ne vois que des hommes … parfois les femmes rappliquent, soit pour en apporter plus, soit pour emmener une partie de ce qui est déjà lavé …
Un jour, un homme m’a même dit « Ah chez vous c’est chacun son tour ? »      « Non, chez moi, c’est toujours moi … » (je ne l’ai pas laissé gamberger, je l’ai mis à l’aise …)
Ici, les deux hommes parlaient de la Bretagne, de la côte du Finistère nord … (Ah, Roscoff, c’est extraordinaire, cet air iodé … et l’aire de saint Pol de Léon, vous connaissez ? oui, juste en face de la mer … on passe rapidement d’un air à une autre chez les campingcaristes …)
J’écoutais, sans participer, quand arrivent … deux femmes, chargées de bassines pleines, et pas épouses de ces messieurs … je me dis « ah, c’est la première fois » … entre une troisième femme qui s’étonne, les autres s’esclaffent, au point que l’une d’elles me dit spontanément « Avec un soleil pareil, l’apéro a sonné les hommes … ils sont cuits … » pas si cuits que ça, car ils sont arrivés, leurs gaillards, bien gais, pour ne pas dire gays, car ils se trémoussaient comme de grandes folles en disant d’une voie suraigue « c’est nous, les hommes, on arrive pour la vaisselle … » (texto, je vous le jure, ce n’est pas pour faire de la littérature !)
Quand je vous le disais, qu’au camping, c’est les hommes qui la font !!!

Je suis retournée à la caravane, j’ai vaguement écouté deux familles refaire le monde dans une cacophonie typiquement française, où les voix enflent crescendo et se croisent au dessus des barbecues et des gosses qui s’amusent, geignent ou piquent toutes les olives, et on casse du sucre sur les gouvernements, on charrie météofrance (enfin là, on se réjouissait de ce temps extraordinaire pour un mois d’octobre, et hop … c’est parti sur le dérèglement climatique …) et on se ressert un petit canon … ah, je vois bien qu’on est un dimanche, et je vois bien que c’est les vacances scolaires … jusqu’à présent, il n’y avait que des retraités français, ou des touristes étrangers autour de moi … J’ai attendu 18 heures pour partir en balade, afin d’avoir un minimum de tranquillité sur le chemin …

Je suis allée recharger les batteries dans mon coin magique, j’ai salué les quatre directions, Terre-mère et Père-ciel, et, arpentant cette terre magnifique, en connexion avec les éléments, j’ai dit ma prière préférée, que je partage ici avec vous :

Avec la beauté devant moi, je marche
Avec la beauté derrière moi, je marche
Avec la beauté au-dessus de moi, je marche
Avec la beauté au-dessous de moi, je marche
Avec la beauté tout autour de moi, je marche
J’ai conscience de ma propre beauté
Que l’Amour soit mon seul guide

C’est une prière amérindienne, il en existe plusieurs traductions, c’est celle-ci que j’ai connue en premier, c’est celle-ci que je garde … Quand je la dis, elle me fait immédiatement de l’effet … et même de l’écrire, là …

J’ai regardé le soleil descendre à l’horizon, j’ai sifflé ma chienne, et nous sommes revenues, repues … moi de beauté, elle d’odeurs …

Oui, c’était un beau week end …

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Commentaires
L
Avec les Chichi voici la recette du chocolat épais c'est encore meilleur ensemble<br /> <br /> https://espanaencasa.com/fr/chocolate/4582-valorcao-chocolat-en-poudre-500gr-pour-les-churros-8410109000528.html
M
Et bien quel billet :-) Tu as su bien décrire ce riche w-e même avec ses ennuis et ses longueurs... En fait, avec ses rencontres, ses cieux différents, ses senteurs, ses petits (ou grands) évènements, ses petits riens, ses sensations... la vie est une aventure. J'aime beaucoup ta prière.
F
Oui, une belle prière que j'ai laissée aussi aux garçons, je crois même que l'un d'eux l'a adoptée ... (le marque page, il a une photo d'un enfant indien ? et ... as-tu retrouvé le fameux livre très utile qui s'était caché ???)
O
j'adore ton article, et je vois que nous avons la même prière :) qui devrait faire beaucoup de bien à mathias, j'ai pensé à lui en la lisant dans le petit marque page que tu as laissé dans un livre...<br /> <br /> tu es bien jolie dans ta robe blanche (moins les sandales allemandes, ouf tu n'as pas le poils qui va avec mdr)
Les carnets de La Nomadeuse
  • Nomade je deviens ... jeune retraitée qui a encore plusieurs vies à vivre dans celle-ci, je laisse derrière moi la sédentarité, je pars à la découverte ... j'ai troqué ma maison contre une caravane, j'ai gardé mes crayons, mes couleurs, mon appareil photo.
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