Premier anniversaire de ma vie de nomade
Un an … voici un an que j’ai commencé à nomadiser … je me souviens bien de ma première sortie, vers la Bretagne, sous la pluie, quelle aventure … (d’ailleurs cette page semble avoir du succès, elle est régulièrement consultée …)
Je ne ferai pas de bilan chiffré, comme on voit des fois, car je ne suis pas « chiffres » … je pensais bien le faire, mais je n’ai rien noté, alors je ne saurai vous dire combien de kilomètres j’ai parcourus, dans combien de campings je me suis posée, ou combien de snickers j’ai mangés en roulant … (c’est d’ailleurs une petite drogue dont je me suis détachée, je n’ai - presque- plus besoin de ce type de carburant pour « tenir la route » …)
J’ai suspendu la tenue du blog pendant quelques mois, ne sachant si j’allais le continuer ou pas … comme vous le voyez, je continue …
Idem pour l’itinérance … la question s’est posée récemment, si je continuais « comme ça », ou si je me posais … réponse, je continue, mais pas tout à fait « comme ça » … je vais développer plus loin …
J’ai alterné les périodes de tourisme, les périodes de workaway, et celles de glandouillage ou de stages enthousiasmants …
J’ai eu des moments d’isolement, parfois un peu lourds à vivre, mais je savais que c’était le lot de tout voyageur solitaire : on apprécie son indépendance, sa liberté de mouvement, mais parfois, il est difficile de ne pas être en complicité avec des proches …
De ce fait, j’ai eu besoin de faire ma « cure famille », j’ai donc passé les quatre derniers mois avec mes proches, ici ou là … avec deux QG principaux, en Indre et Loire et en Dordogne … mais voilà, j’ai fait le plein, et maintenant je trépigne d’impatience de repartir !!!
Depuis mon départ au mois d’août 2014, j’ai assez souvent changé mes projets, au gré des circonstances et des envies … j’ai bien aimé ça, et je souhaite continuer comme ça : j’ai idée de ce que je souhaite faire, mais si je vis autre chose, je prends … de toute façon, j’ai des idées et des envies à foison, alors c’est sûr que je ne peux pas tout faire en une saison, et la vie pleine d’imprévus m’apporte des expériences auxquelles je n’aurais pas songé …
Pour mes quelques années de voyage, je m’étais dit « l’hiver au chaud, l’été au frais » … et pour cette première année, je souhaitais aller vers ce que je connaissais déjà un peu, afin de ne pas cumuler trop de nouveautés à la fois …
Ce fut donc un hiver en Espagne et au Portugal, dans des zones déjà visitées … c’était une bonne stratégie pour entrer dans le voyage solitaire en douceur, mais l’esprit de découverte en était émoussé … et puis retrouver des lieux dans lesquels on a vécu des moments à deux, ce n’était pas toujours top : les souvenirs avaient autant d’importance que le moment présent …
Dans ces deux pays, j’ai regretté de ne pas parler la langue des locaux, car je n’ai pas pu établir de véritables contacts, comme je l’aurais souhaité … de même je n’ai pas pu explorer ou côtoyer certains milieux du fait de cette barrière de la langue … (malgré cela j’ai vécu de beaux moments, notamment au moulin d’El Perello en Espagne, et au match de foot des gitans au Portugal)
Le workaway était pour moi l’occasion de m’immerger dans la vie locale, or, mes hôtes étaient à chaque fois d’origine anglaise … la bonne blague pour une Nomadeuse qui a de stupides préjugés sur les anglais … au moins ai-je pu changer mon point de vue et apprécier toutes ces personnes avec qui j’ai eu de bons contacts …
La langue anglaise avec laquelle j’ai toujours été un peu en froid, a été mon seul moyen de communiquer pendant plusieurs semaines, au moins ai-je pu progresser un peu en fluidité dans cet idiome … au point « hélas » de penser en anglais jour et nuit, de rédiger mentalement mes articles de blog en anglais, et de parler anglais avec les allemands, un comble pour la germanophile que j’ai été pendant des années !!!
Il est possible que dans d’autres pays d’Europe je rencontre plus d’autochtones lors de mes périodes workaway, car il faut bien admettre qu’en Espagne et au Portugal, la majorité des hôtes sont d’origine anglaise, allemande ou néerlandaise …
Je ne parlerai pas forcément la langue de mes hôtes, mais au moins, je serai immergée dans le mode de vie local (langue, cuisine, habitudes de vie quotidienne …)
Je souhaitais découvrir les Pays Baltes cet été, mais il en a été autrement … une fois en contact avec mes proches, je n’ai pas eu envie de repartir trop vite … et j’ai même eu envie de me poser vraiment dans « un petit chez moi bien à moi », et suis partie à la recherche d’un terrain à acheter, proche de chez ma sœur en Dordogne … je saturais de vivre en camping, j’avais envie d’une vie sociale où être utile avec mes compétences, mais aussi de pouvoir m’absorber dans des moments de solitude créative … j’avais envie de relations humaines suivies et besoin de la complicité avec mes proches … mais, au fil des recherches et des visites de terrains, mon projet se modifiait, ensuite j’ai eu peur de m’engager-puis-de-regretter, enfin, la chaleur me plombait +++, et petit à petit, j’ai commencé à douter de la pertinence du lieu de ma semi-sédentarisation, et de l’idée même de me poser pour l’instant …
J’ai réfléchi à la façon dont j’avais voyagé cet hiver, je suis restée basée sur du connu, tant pour les lieux que pour la façon de voyager et je me suis rendu compte que j’étais loin d’avoir exploité toutes les ressources qui permettent de bien vivre le voyage … c’est en allant sur un forum de voyageurs que j’en ai pris conscience, et grâce à cela, j’ai décidé de revenir à mon idée d’exploration européenne pendant au moins trois ans, et d’avoir plus d’audace, plus d’imagination, et plus d’énergie à aller de l'avant …
Je sais que les chiennes ont été un obstacle pour moi à plus d’activité, plus de découvertes, mais je ne pense pas qu’elles en soient la seule cause : j’ai eu beaucoup de changements importants dans ma vie, en prenant ma retraite, en vendant ma maison et en prenant la route … je dois trouver mes marques et affiner ce que je souhaite vraiment vivre, afin de me donner les moyens d’y parvenir … Je considère donc cette première année comme une année de transition … comme je le disais dans un article, devenir nomade est un processus, et dans cette perspective, il faut savoir laisser le temps au temps de faire son œuvre …
Grâce à la solitude, j’ai dû faire face à ce que je suis, notamment à mes faiblesses (mes forces je les connais), j’ai dû les regarder en face, maintenant je les accepte, et je transforme ce qui ne me convient pas si je n’en veux plus …
Je me suis sentie déracinée tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, et je souhaite rassembler mes forces internes, me recentrer – comme on dit – pour retrouver mon havre de paix, mon port d’attache, à l’intérieur de moi, et non à l’extérieur …
Je suis actuellement dans des préparatifs de nouveau départ, c’est d’ailleurs l’énergie dans laquelle je me sens en ce moment : un nouveau départ … c’est chouette !!!
Mes préparatifs, c’est simple : je vire de la caravane tout ce qui ne m’a pas servi, ou si peu … je vois comment je peux améliorer le confort tout en restant légère et minimaliste, je me donne quelques moyens supplémentaires pour aller dans des endroits « compliqués » sans la caravane : c’est tout bête, je me suis racheté une toute petite tente à montage rapide, pour aller parfois en escapade dans des lieux difficilement accessibles en caravane … il y a un an, je pensais faire cela et dormir dans la voiture, mais avec les deux chiennes (les deux cages) et tout le barda à enlever de la voiture pour avoir un peu d’espace, ça me décourageait …
Ma nouvelle direction, l’Allemagne !!! je vais retrouver notamment mon ancienne correspondante avec qui j’ai vécu 18 années d’amitié ( 1971 à 1989) … les dernières années, il y a eu quelques trous dans nos échanges et ... nous nous sommes perdues de vue … Malgré quelques recherches je n’ai pas retrouvé sa trace, et il y a deux ans, bingo ! en tapant son prénom et son nom sur google, sa photo est apparue aussitôt !!! Comme c’était une photo en lien avec son travail, j’ai pu la contacter, et depuis, le lien est renoué … Nous allons nous revoir après un trou de presque 30 ans (nos dernières vacances ensemble remontent à 1984 !)
Je souhaite reprendre la tenue de mon blog en temps réel … je n’ai pas envie de mélanger articles d’hier et articles d’aujourd’hui, c’est pourquoi je poste essentiellement des images, car j’ai la matière sous la main … ces photos et ces vidéos ont pour moi valeur d’album souvenirs, et ça permet aux personnes qui me suivent de savoir à peu près où je suis passée … En revanche, je ne peux rédiger d’articles sur ce que j’ai vécu à certains moments, notamment lors des derniers stages que j’ai faits cet été, et qui m’ont apporté beaucoup de bonheur, d’émotions, et de joie de créer … je vous donnerai tout de même quelques détails lors de la publication très prochaine de vidéos … je profite de mon dernier passage éclair en Touraine pour vous faire part de ce petit bilan, et pour vite vite boucler mes derniers « projets 365 » …
Enfin, à l'issue de cet article rédigé avec vaillance et sincérité, j'aimerais avoir vos avis ou vos impressions sur cette expérience ... Il est vrai que les commentaires déposés sur le blog participent pour moi à une forme de vie sociale où je me sens moins isolée ...
D'avance je vous remercie !!!